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Voyager avec Elégance

6 février 2013

Nomade moderne

Voyager avec élégance. Question intéressante, surtout lorsque l'on a décidé depuis plus de 6 mois de ne pas avoir d'appartement, et qu'il faut gérer des différences de saisons et de climat entre différents pays...

Tout a commencé avec une amie "Bien sûr qu'il est possible de voyager avec élégance! D'allier esthétique et praticité, tout en se déplaçant sans trop de bagages...". Puis je regarde ma valise, et comprends que j'ai encore du chemin à faire...

Se pose aussi la question du minimum nécessaire. De quoi a-t-on réellement besoin? Quand on se déplace en continu, on ne peut plus continuer à acheter comme avant, car le tout s'additionne en kilos de plus à transporter...! 1 brosse à dents, un pyjama, quelques vêtements et une serviette. Quelques livres, quelques huiles... Et soi-même, bien sûr. Trouver sa stabilité en toutes circonstances, même sous des toits différents... Faire un programme de ses journées, tout en laissant la flexibilité nécessaire pour des déplacements à venir et des opportunités à cueillir...

On se rend compte que l'identité n'est pas formée par une maison ou un travail. Quand ceux-ci ne sont plus, que reste-t-il? Les os. Le squelette d'une personnalité, des réactions face aux évènements, des envies qui emergent... ou qui disparaissent. Comment se fait-il qu'en période de forte activité, le temps et l'énergie viennent tellement à manquer pour faire ce dont on a réellement envie, tandis que lorsque l'on s'arrête pour vraiment comprendre quelles sont nos ambitions, celles-ci s'allongent et se déforment comme dans un jeu de miroirs sans fin?

Et on découvre la gratitude. La gratitude pour ces personnes, qui, elles, ont choisi une vie stable et qui peuvent donc nous accueillir. Accueillir avec plaisir "Où pars-tu ensuite? Reviens...". Accueillir avec curiosité "Sa vie me plairait-il?" ou accueillir avec patience "Pas trop de place mais tu es la bienvenue". La gratitude pour le toit sur ma tête tous les soirs. 

Et le contraste. Le contraste entre les vies bien rangées, bien remplies, et celles qui s'enroulent sur elles-mêmes puis s'étirent comme une respiration au gré des vents... Le contraste entre le courage de la vie quotidienne et le courage de la précarité. Le contraste entre une sécurité et l'infini des possibilités...  Ou pas?

"Since the beginning of time, nomads have roamed the world and have been an essential part of economic and cultural activity around the globe. (...) But every day their traditional ways of life are disappearing. The diversity of the livelihoods of each of these nomadic communities is staggering.  Each one fills a particular socio-economic niche, fulfilling a specific need of village or sedentary communities. Each of these groups is threatened by a variety of factors:  urban sprawl, cheaper factory goods, modern technology, stringent wildlife laws and governmental pressure. (...) The fate of all nomadic peoples is precarious, but it is vital to recognize that their way of life has served them and their regions well for centuries, and that perhaps it is worth a Herculean effort to help them survive." Blog de Steve McCurry 

Ces mots m'ont particulièrement frappée. Et les visages... Mais la vie nomade disparait-elle vraiment? Ou se transforme-t-elle? S'adapte-t-elle à une nouvelle société, touchant des individus, au gré des parenthèses dans quelques vies, et non plus des communautés? Quant à son rôle social, économique et culturel, qu'en est-il? Les nomades seraient-ils nécessaires pour apporter un souffle aux sociétés sédentaires? Pour un brassage culturel et un subtil mélange de couleurs? Et pour un métissage de formes-pensées et de modes de vie... Une confrontation quotidienne avec une autre manière d'appréhender la vie, un miroir montrant une palette de possibilités nouvelles...

Et au milieu de ce tourbillon de modes de vie, quelle est ma couleur?

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